nosnocesdasie

nosnocesdasie

SAPA

SAPA

 

ville balnéaire de montagne proche de la frontière chinoise, se situe à 350km d'Hanoï et où vivent plusieurs minorités ethniques dont les Hmong, ayant chacune un artisanat très spécifique. Le « homestay » devient l'alternative pour développer l'écotourisme dans la région. Comme son nom l'indique, les habitants peuvent ainsi proposer aux touristes un hébergement. Il faudrait beaucoup de temps pour pouvoir explorer cette magnifique région tant il y a d'activités proposées et de lieux à découvrir.  

 

Lorsque nous sommes montés dans le bus, le conducteur nous a fait retirer nos chaussures et les a mises dans un sachet plastique. Surprise, il s'agit en fait d'un bus-couchette qui vous permet de vous allonger (sauf pour nous qui sommes trop grands et qui devons rester les jambes légèrement pliées). La route est magnifique mais une fois arrivés là-bas le brouillard et la pluie gâchent le paysage. Dès la sortie du bus, les femmes viennent nous accoster et nous proposer de dormir dans leur maison : « Homestay »... Nous leur demandons un peu de temps pour réfléchir et allons manger une soupe chaude dans un petit boui-boui à côté. Deux jeunes filles (13 et 21 ans) nous suivent et nous regardent manger. Nous finissons par accepter d'écouter leur proposition. Leur anglais est tout aussi approximatif que le mien et mon accent ne vaut guère mieux que le leur. Nous comprenons vaguement en ayant déjà entendu parler du concept. Nous acceptons de les suivre une fois le repas terminé lorsque nous aurons trouvé un organisateur pour le trek que nous souhaitons faire les jours suivant. En effet, notre objectif en venant dans la région était de monter au sommet du Fansipan, montagne la plus haute d'Indochine culminant à 3143m. Notre hôte s'appelle Yit (prononcé Zi), 21 ans, Hmong, mariée et deux enfants en bas âge, la dernière accrochée sur son dos dort profondément. Sa maison se trouve à 3h de marche au hameau Hau Thao. Nous réservons le trek du Fansipan sur deux jours une nuit, 24km, à l'hôtel Honey moon pour 65 dollars. Nous laissons à l’hôtel en bas des escaliers, sans aucun forme de protection, nos deux gros sacs que nous récupérerons demain , après avoir rempli en toute hâte nos petits sacs à dos et enfilé une paire de chaussure de rando.  

 

Yit et sa famille Hmong  

 

 

Nous partons ensuite pour la maison de Yit sous une pluie de plus en plus importante. La première heure est particulièrement difficile. Nous rejoignons en route un hollandais et un américain qui passeront la nuit dans une autre famille. Il fait très chaud, lourd plus exactement. La pluie ralentit la progression mais le paysage est à couper le souffle. Fermez les yeux et imaginez : les rizières, les montagnes en fond, le petit chemin à travers une végétation importante, la brume accentuant le côté mystique... Je les regarde tellement admirative dans leur joli costume traditionnel chaussées d'une paire de tongues en plastique... Comment font elles? Nous faisons halte chez la première famille Hmong où nous laisserons les deux hommes. Petite et rudimentaire... faite uniquement de bois, sur un sol en terre. Nous nous asseyons sur de petits tabourets en bois "homemade" autour d'un feu dans la cuisine. Aucun mobilier mise à part une table et des chaises en plastique, pas de lit (mis à part quelques planches de bois) ni moustiquaires. Je commence à transpirer à l'idée de dormir ici. J'ai l'impression que toutes les araignées me regardent avides! Heureusement Sylvain et moi repartons pour la maison de Yit. 10 min après, nous découvrons une grande maison en bois, construite de façon traditionnelle. Le mobilier est très sommaire également, mais trône sur l'unique commode un vieux téléviseur. Cela nous fait sourire. Ils sont deux familles à vivre ici. De nouveau installé autour du feu, nous les regardons  préparer une énorme quantité de nourriture, refusant toute aide. Les 5 enfants ne sont pas sauvages. Bien qu'aucun ne parle anglais, ils viennent à notre contact ,assez curieux de nos affaires. Chàn, moins de 3 ans, court partout, rigole et vient nous chercher pour jouer. Sylvain lui fait découvrir le stylo 4 couleurs ce qui lui plaît énormément. Nous trouvons les enfants particulièrement autonomes et débrouillards pour leur âge. Installés sur la petite table, sur nos petites chaises, nous nous régalons. L'homme de la maison, qui jusqu'à présent était resté silencieux, nous offre un verre d'alcool de riz fait maison disposé dans une vieille bouteille plastique d'eau minérale " la vie" (c'est drôle comme nom?!). S'en suit une succession de verre que nous n'arrivons pas à arrêter malgré nos : no more!!! Il nous regarde avant chaque gorgée pour trinquer "cheers!!!" Les enfants boivent aussi ce qui  nous dérangent très fortement. Nous regardons une mauvaise série vietnamienne dont les effets spéciaux nous font tous beaucoup rire. Lorsque nous allons nous coucher, nous avons le plaisir de constater un vrai lit. Enfin, des planches de bois, un matelas très fin, des énormes couvertures et l'indispensable moustiquaire. Nous rigolons en voyant les énormes trous de celle-ci, mais ça fera largement l'affaire. Mon angoisse s'abaisse aussitôt. La nuit fût juste horrible pour moi. 1h du matin, le chaton plein de puces de la famille se campe en dessous de notre lit pour miauler à la mort. Leur coq barjo se met à chanter dès 2h du matin tous les quarts d'heure, impatient que le soleil se lève. Sylvain, fidèle à lui même ronfle doucement. J'ai mal à la tête mais surtout j'ai soif. Une soif si intense que je n'arrive pas à me rendormir. Malheureusement nous n'avons pas d'eau. Le seul accès à cette dernière est un tuyau récupérant l'eau de pluie et de rivière qui leur sert un peu à tout : boire, faire la vaisselle, se laver... Aucun autre point d'eau à  l'intérieur ou à l'extérieur de la maison, pas d'évier, pas de douche... Réveil 5h pour prendre le petit déjeuner préparé par Yit. Nous réfléchissons à un moyen d'obtenir de l'eau relativement saine. Après hésitation nous ne purifions pas avec nos pastilles l'eau sortant du tuyau, au vu du nombre de petits vers grouillant dans l'échantillon récupéré par Sylvain dans un verre. Yit accepte de nous la faire bouillir et remplit nos gourdes. Afin de les refroidir nous les plongeons dans la bassine située à l'arrivée d'eau. Ne pas réfléchir et boire!!! Tout ce que ça contient est probablement mort... Nous partons ensuite pour 1h de marche suivit de 30 min de moto nécessaire pour retourner à Sapa (ville la plus proche de leur maison). Il ne pleut plus heureusement mais je pense que ça va être une horrible journée. Nous avons essayé avec l'aide de Yit de décaler le trek à demain mais l'hôtel refuse. Une fois à Sapa, je laisse Sylvain préparer les deux sacs pendant que je vais acheter deux bâtons de marche. La négociation est dure et ça nous coûte un bras. Mais ils me seront indispensables. Nous achetons un paquet d'Oreo (biscuit international), deux litres d'eau, nous faisons un brin de toilette à la lingette (faute d'avoir accès à une douche) et nous embarquons dans la navette pour le trek.  

 

Le FANSIPAN  

 

Le groupe se compose de : 3 vietnamiens de Saigon, 2 espagnols, 1 anglais, 3 tchèques et 2 guides dont nous ne connaîtrons jamais les noms. 15 min de trajet en bus et la marche débute. Le souffle me manque rapidement. Nous nous enfonçons dans la jungle. Le sol boueux se dérobe régulièrement sous nos pieds. Le groupe se scinde rapidement en deux (pas besoin de préciser dans lequel nous nous trouvons!) J'avance avec difficulté tant les montées sont raides. Je me félicite d'avoir acheté les bâtons. 2h après, nous arrivons à un premier camp de base. Il fait froid et nous nous installons à l'intérieur d'un bâtiment en dur mais qui laisse rentrer les courants d'air. Pas de mobilier, nous nous asseyons par terre. Il y a une bonne ambiance dans le groupe. Mon anglais est toujours approximatif mais je peux suivre facilement une conversation. 1H de pose et nous repartons après manger pour une terrible et longue montée. Les jambes me lâchent. Sylvain m'aide à me hisser sur les hautes marches naturelles. Le terrain est glissant et extrêmement dangereux, à la limite de l'escalade par moment. Nous montons ou descendons plusieurs échelles à peine fixée à la roche. Il fait froid, il fait beaucoup de vent... Le paysage est un peu gâché par la couverture nuageuse dense. Je suis à bout de force lorsque nous arrivons 3h plus tard au second camp de base. Je me suis faite peur plus d'une fois, Sylvain est très patient, m'aide avec beaucoup d'encouragement et me félicite après le passage de chaque obstacle. J'observe les autres couples durant la marche et je me rends bien compte de la chance que j'ai. Il m'engueule lorsque je trébuche mais s'assure toujours que j'arrive à passer la difficulté avant de continuer à avancer. Il fatigue de plus en plus et il est soulagé d'arriver au bout de cette première journée. C'est un autre bâtiment en dur à l'intérieur duquel des cloisons en bois délimitent grossièrement chaque couchage. Un lit de bois pour 8 personnes. Pas de matelas, juste un film de polystyrène en guise d'isolation. Les vietnamiens du groupe dormiront dans une autre chambre. Nous sommes transi de froid. Sylvain reçoit un sac de couchage cassé et part voir le guide pour l'échanger pendant que j'installe une couverture de survie à l'intérieur du mien. Nous rigolons bien heureusement car la fatigue rend le froid insupportable (entre les courants d'air et nos habits trempés de sueur). Nous nous changeons rapidement dans les toilettes horriblement sales et mal odorantes. Pas de douche évidemment et nos lingettes sont glacées. Nous nous lavons les dents dans l'un des deux éviers présents dans le gîte. À l'aide d'une serviette mouillée à l'eau froide nous nous nettoyons un peu plus. Le contenu de l'évier finit par nous tomber sur les pieds pour cause il n'y a pas de siphon. Les autres groupes font beaucoup de bruit et nous mettons du temps avant d'obtenir le silence. Sylvain, comme à son habitude, s'endort rapidement. J'ai trop mal partout pour réussir à trouver une position confortable et le froid me fait claquer des dents. Je regarde envieuse Sylvain ronfler paisiblement. Je finis par m'endormir vers 1h du matin et je ne sens pas Sylvain me couvrir avec sa polaire. A force de trembler, j'avais fini par le réveiller lui qui avait trop chaud ! C'est fascinant comme nous ne ressentons pas les mêmes choses. Les premiers groupes nous réveillent lorsqu'ils se préparent pour partir à 3H30. Je dis nous, mais je parle du groupe et de moi en excluant Sylvain qui m'assure le matin n'avoir rien entendu... Fascinant ! Le guide nous avait demandé à tous vers quelle heure nous souhaitons nous lever et si nous voulions être au sommet au lever du soleil. A la quasi unanimité (sauf un tchèque qui se lèvera du coup avec un autre groupe) nous avons décidé que nous aurons l'occasion de voir d'autre lever de soleil et qu'il valait mieux dormir.   

 

 

                                                                                                                                                Célia

 

   La nuit a été meilleure que ce je pensais. 6H on nous emmène le petit déjeuner, une soupe de vermicelles avec des morceaux de poulets et des légumes bouillis. Ça nous change des chocapics et des petits pains au lait/nutella de la maison... C'est quand même très bon ,même si c'est un peu trop épicé au goût de Célia. Et puis, ça va nous donner de l'énergie pour monter au sommet. Les 90 premières minutes sont aussi dures que la vieille. Ca monte fort puis ça redescend aussi sec. Les jambes comment à piquer. Célia avance à un bon rythme, elle assure vraiment ! Les 30 dernières minutes avant le sommet sont un peu plus pénibles, de la boue de partout, ça glisse à mort, on avance de moins en moins vite. Juste avant le sommet un énorme chantier est en cours. Je ne sais pas ce qu'ils construisent mais ça a l'air immense. Le travail est tellement ingrat que ce sont les chinois qui y travaillent. On arrive enfin en haut. Le sommet est sous les nuages comme toute la montée de ce matin d'ailleurs. Nous prenons quelques photos à côté de la pyramide en fer symbolisant le sommet du Fansipan à 3143m. Par moment nous avons la chance que les nuages se dissipent pour apprécier la vue panoramique. Nous touchons littéralement les nuages, c'est tellement beau et impressionnant. Par moment cela donne des vertiges. Magique ! Pas question de s'attarder , environ 6h de marche nous attendent encore d'ici la fin de la journée. Pour la première partie de la descente nous mettons autant que pour monter (2H) reflet de la verticalité importante de la voie. La concentration doit être maximale pour ne pas se faire mal car la moindre inattention se paye cash. Rajoutez à cela la fatigue je vous laisse imaginer... Nous prenons le repas de midi là où nous avons dormi puis repartons dans la foulée, il ne faut pas se refroidir. Cette deuxième partie de descente se fait relativement bien, nous mettons 1h 30 de moins que la veille. Des 3 filles du groupe Célia est celle qui assure le plus, elle avance bien malgré ces deux dernières nuits blanches. Une des filles n'ayant d'ailleurs pas pu aller jusqu'au sommet à cause de la difficulté. Dans la descente nous croisons un groupe de travailleur portant d'énormes taules sur leur dos qu'ils acheminent jusqu'au chantier. Juste incroyable ! Tout le long de la descente nous nous demandons comment nous avons fait pour réussir à monter tout ça la veille. Les dernières centaines de mètres sont exténuantes. On languit d'en finir. Arrivés au point de départ, nous avons droit à notre diplôme ainsi qu'une médaille pour avoir gravi le Fansipan. Dernières photos de groupe avant de retourner à Sapa. Nous n'attendons pas le groupe de vietnamiens car l'un d'eux s'est fait mal à la cheville et avance très doucement. Malgré cela il a réussi à aller au bout : Quel courage ! De retour à l'hôtel Honey moon, nous voulons réserver une chambre pour la nuit malheureusement la seule disponible est celle où la réceptionniste faisait la sieste quand nous sommes arrivés et en plus, elle ne dispose pas de salle de bain privative. Pas de problème, elle appelle son frère pour savoir s'il y a une chambre pour nous dans son hôtel. Elle nous paye même la taxi pur nous y rendre. L'hôtel est quasiment neuf mais le chauffe eau venait juste de se mettre en marche. Nous qui rêvions d'une bonne douche chaude, nous nous contenterons d'une plus froide que tiède. Avant d'avoir nos parents sur Skype pour la première fois depuis le début du voyage, nous partons boire une bière. Le centre est très animé le soir, des habitantes proposent de vous vendre différents souvenirs fait main (sac, bijoux, oreillers...) Il y a beaucoup de touriste et peu de véhicule. C'est très agréable, et il fait bon. Mais la fatigue est trop importante pour rester longtemps.

 

Le départ de Sapa

 

La nuit a été très moyenne. Qu'est ce que les lits sont durs dans ce pays. !!! Et puis à 6h du mat, les employés qui gueulent dans le couloir, ma grasse matinée se sera terminé à 7h. Ce n'est pas le cas de Célia qui dort inconfortablement certes, mais qui dort jusqu'à 10H. Après une bonne douche chaude cette fois-ci, nous laissons nos gros sacs à l'hôtel pendant que nous allons faire un tour en ville en attendant le bus de 16H. Visite à peine éclairée du musée de Sapa qui retrace l'évolution de la ville et de ses ethnies jusqu'à maintenant. Promenade dans les rues animées. Nous prenons notre premiers repas occidental avant d'aller récupérer nos sacs direction la gare routière. En attendant le taxi, le réceptionniste nous invite à boire un thé. Des verres encore remplis de thé sur la table basse servis à des précédents clients sont vidés et reremplis aussitôt par le réceptionniste qui nous les tend. Aucun problème pour lui... c'est normal... Ne craignant pas, nous ne lui faisons pas l'offense de refuser. Nous embarquons pour notre bus pour Halong à 16h. Comme à l'aller il s'agit d'un bus couchette. Mais nous sommes les seuls passagers, le temps passe et le bus ne démarre pas... Les chauffeurs ne parlant pas un mot d'anglais nous ont pourtant confirmé qu'il s'agissait du bon bus. Monte alors un couple de français, la trentaine, Jacques et Floriane qui sont censés poursuivre la route après Halong. Nous sommes surpris. L'hôtel qui nous a vendu les billets (20 dollars) nous a assuré que le terminus était la ville d'Halong. En effet, on devait mettre 10h , finir de 4h à 6h la nuit dans le bus à la gare routière. Cela nous permettait d'économiser une nuit d’hôtel. Dans les faits, le bus poursuit sa route jusqu'à la frontière chinoise et passe par Halong à 1h du matin. Il n'est aucunement question de dormir dans le bus. Mieux vaut en rire qu'en pleurer. Nous passons une grosse partie du trajet à papoter avec l'autre couple. Routards tous les deux, ils sont partis pour plus d'un an de trajet. Nous risquons de les revoir car suivent un peu le même itinéraire que nous. Arrivés à Halong, nous les abandonnons dans le bus. Pas le temps de remettre nos chaussures que nos sacs sont déjà déchargés. Nous sommes au milieu de nulle part. Le bus repart aussitôt. Il est 1h du matin en bordure de route déserte, à environ 6km de la ville, nous sommes abandonnés à notre triste sort. Heureusement un taxi se trouve à proximité, ne parlant pas un mot d'anglais, nous lui montrons un rue sur un plan où se trouve un hôtel conseillé par le lonely planet. En ville tout est fermé, le calme plat. Le dit hôtel montre portes closes et ceux des alentours également. Par chance le réceptionniste dort sur une banquette à côté du comptoir. Je sonne une fois, deux fois, rien, pas de réaction... Au moment de partir, je le vois bouger , je tape à la fenêtre, fait de grand signe ; ouf !!!! il nous a vu. Encore dans le coltar, il nous ouvre, nous donne une clef et nous montre la direction de l'étage. Premier plan galère du voyage, il fallait bien que ça arrive à un moment donné.

 

                                                                                                                                                       Sylvain



12/11/2015
10 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Voyages & tourisme pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 24 autres membres